CP 18 : De la notion de bordel dans les balkans...

Publié le par Mr Florian

Je suis ici depuis octobre et je n'en ai pas beaucoup dit. Manque de moyen sans doute pour juger, une intervention de ma part n'aurait pas beaucoup de sens dans ce tas d'encre et de papier. Mais bon, comme tout ce qu'on gribouille ici, c'est pour les copains qui ne sont pas ensemble en ce moment, et tant mieux si d'autres n'ont pas l'impression de perdre leur temps en lisant nos lettres.

L'immeuble que vous voyez se trouve dans le quartier politique de Belgrade, non loin du parlement serbe (ne pas confondre avec la skupstina, cp 14). Il servait au ministre de la defense, et on se demande bien pourquoi il reste sous cette forme. Devoir de souvenir ou manque de moyen pour reconstruire.

On le doit aux bombardements de l'OTAN en 1999, bombardements qu'on doit... C'est vrai qu'il y a sept ans ces jours-ci que les bombardements (trois mois) ont pris fin. J'ai entendu quelqu'un venu de France dire : "ils savent viser". Il s'imaginait probablement que les routes, les immeubles, les gens autour n'ont rien pris.

Cet immeuble est toutefois l'une des rares choses qui rappelle que les Belgradois furent atteints par des guerres qui ne les concernait pas vraiment jusqu'ici, si on oublie que beaucoup d'entre eux ont de la famille un peu partout en ex-yougoslavie. Ceux qui m'en parlent n'en parlent pas comme quelque chose de normal mais consciemment, perplexes, et rarement. Les sujets de conversations sont nombreux, et celui ci ne fait pas partie de ceux qui reviennent le plus souvent.

Retour bien avant les bombardements de 99, en 92-95. C'est bien entendu le(s) peuple(s) de la Yougoslavie qui est/sont la/les principale(s) victime(s) de cette guerre. Ecrivant ceci, je pense aux prises de positions pour un peuple contre un autre qui ont souvent fait dire des choses stupides aux journalistes et intellectuels de France. Les pas gentils, c'est les "nationalistes", terme qu'il faut prendre (comme celui de terroriste islamiste) au sens de "pauvre qu'on manipule". Comme le dessinait Gebe en octobre 1974 au sujet du conflit entre Israel et la Palestine, "1er bilan : les morts ont perdu la guerre."

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