un soleil qui s'éteint, c'est une mer qui s'étire

Publié le par Tzvetan Liétard

Dans Adieu de Gaulle Adieu (sur l’air de "Allez les – mettez la couleur de votre choix –", on l’apprend dans le film), les plus gros défauts concernent le maquillage de Pompidou, mais pas le choix de l’acteur Bezace. Parmi les autres bonnes idées, on peut mentionner l’utilisation d’une bande originale très 68, pour illustrer l’humeur du désemparé général. On n’entend jamais Bourvil, parce que Bourvil, ce n’est déjà plus cette époque. Par exemple, le duo final sur California’s dreaming est une bonne trouvaille, avec les arrangements habituels des Mama’s & Papa’s et la voix éraillée, et donc décalée, de Barry McGuire, qui pourrait être celle de De Gaulle. Ce film rappelle plus Arthur H et Ferri.


Ajoutée par le 24 juin 2010


Ajoutée par le 11 sept. 2008

L'Idiot est étrange. J’ai rarement vu des films japonais contemporains (c’est-à-dire décrivant l’époque de leur sortie) mais il semble contenir des anachronismes cinématographiques. On y repère des éléments apparemment (pour un occidental) propres au muet ou aux mélodrames des années 30 (tournage dans un lieu clos). La modernité réside dans les thèmes (indépendance, remise en cause) et le jeu de Toshiro Mifune mais aussi d’autres actrices. On a généralement le dispositif d’une pièce de théâtre filmée (hormis un passage avec des masques) mais la mise en scène contribue largement à en faire un film de cinéma. Les souvenirs d'université s'accumulent en un maelström lors de ces journées aux sources (de souvenirs et d'eau) : J'en lus le livre de Tolstoïevski en cours de littérature générale et comparée, dispensé par monsieur Cléder, dont le nom m'est revenu alors que je feuilletais jeudi son dernier livre, recueil d'entretiens avec monsieur Londasle, l'un des acteurs (non-récurrents) de la saga Doinel.

Adieu De Gaulle adieu, Laurent Herbiet, 2010
白痴, HakuchiHakuchi, Akira Kurosawa, 1951

Les notices du dictionnaire des cinéastes de Georges Sadoul :

Ce weekend, Akira Kurosawa :
(Tokyo 23 mars 1910) Ce cinéaste, révélé seulement après la bombe d’Hiroshima, appartient à une autre génération que ses aînés Mizoguchi, Kinoshita, Ozu, etc. Il est l’un des meilleurs réalisateurs contemporains. Le Lion d’or de Venise qui couronna son Rashomon  révéla à l’Occident l’existence d’un cinéma japonais, qu’on crut consacré aux seuls Samouraïs. Il écrit à ce propos : « Quand j’ai reçu en 1951 le Grand Prix de Venise, je remarquai que j’aurais été plus heureux, et que cette récompense aurait eu pour moi plus de signification, sil elle avait couronné une des mes œuvres qui eût montré quelque chose du Japon contemporain comme Le Voleur de Bicyclette avait montré l’Italie. Et en 1959 je pense toujours la même chose, parce que le Japon a produit des films contemporains qui valent celui de De Sica, tout en continuant à produire des films historiques, excellents ou non, et qui sont pour une large part tout ce que l’Occident a vu et continue de voir du cinéma japonais. » Pour les studios Toho, que géraient les syndicats, il donna dès 1946 il donna un panorama du Japon contemporain ruiné par les bombardements et désemparé par la défaite, avec  L’Ange ivre , Un Duel silencieux et surtout le Chien enragé. Il continuait ainsi la tradition du film idéologique de 1930 et du nouveau réalisme de 1935. Rashomon, critique des samouraïs, fut d’abord une parenthèse dans ce tableau contemporain, continué par son exceptionnel Ikiru (Vivre), puis par l’Idiot et Je vis dans la peur, qui surpassèrent les sept samouraïs  mais non le trône de sang, transposition de Macbeth. Chez ce grand auteur de films, la violence intervient souvent mais comme manifestation de colère et de révolte contre les injustices sociales d’hier et d’aujourd’hui ; cet humaniste met au service d’un idéal son sens plastique, sa direction d’acteurs, sa mise en scène accomplie, son montage rigoureux. [une liste]

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