Simon Sabiani (11)

Publié le par Florian

      Quand vous publiez un article vous vous attendez toujours à toutes sortes de réactions. Quel que soit votre souci d'objectivité, vous risquez toujours de froisser quelqu'un, à commencer par ceux qui préféreraient passer sous silence l'évènement que vous relatez. Viennent ensuite ceux qui pensent que vous avez privilégié un camp, au détriment de l'autre. Ceci, me direz-vous, n'arrive que pour de longs articles traitant de sujets tendus. Eh bien détrompez-vous ! Même un articulet peut parfois provoquer un flot de réactions plus ou moins disproportionnées.

      Ici un courrier me reprochant de plaindre la crapule qui a été assassinée, cautionnant ainsi le combat des nationalistes à qui les armes étaient destinées. Là, une lettre me faisant observer que je rendais service aux terroristes rien qu'en rendant compte de ce qui s'est passé, faisant de moi un « allié objectif de leur cause » (sic). Il ajoutait qu'en esquissant un portrait de ce Razumikhin, je risquais de l’« humaniser » alors que je ne faisais état que de sa blondeur, une balafre et de ses états de faits. D’autres lettres, moins nombreuses, me sommaient de prendre parti. Notre journal les énerverait parce qu’il est impossible de connaître notre opinion. Pour eux, de trois choses l’une :
      - Soit vous soutenez les Républicains et alors vous devez faire la promotion des soviets et de Hemingway.
      - Soit vous faites l’éloge de Franco et dans ce cas vous êtes admiratif du Führer, du Duce et d’Atatürk (sic).
      - Soit vous n’êtes ni pour, ni contre, mais alors n’en parlez pas et laissez-nous dormir tranquille.
      À cela se joignaient les lettres habituelles d’insultes ou de dénonciation qui étaient le lot de toutes les rédactions.
      Je me faisais un devoir de lire tous les commentaires de mes lecteurs, n’ayant pas nécessairement à y répondre. C’est ainsi que je découvris une missive m’enjoignant à me rendre Au cabaret Chez Babalert, dans la rue de Grignan . L’auteur aurait des révélations sur notre affaire. J’ai reçu tellement de lettres promettant des informations sur Simon Sabiani ou Henri Tasso que je suis plutôt enclin à la méfiance, mais celle-ci était ponctuée d’éléments prouvant que mon correspondant savait de quoi il parlait.
      Ces éléments concernaient sur la victime qui ne transportait pas que des armes, dont le commerce n’avait rien d’illicite, et sur Razumikhin qu’il semblait bien connaître d’après les détails qu’il en donnait et qu’il était prêt à me présenter.

      Nous verrons bien.

 

Publié dans Feuilleton

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O
<br /> NOUS NE VOULONS PLUS ENTENDRE PARLER CES JUIVERIES DARABES<br /> A LA FRANCAISE SUR LA FAMILLE SABIANI PARCE QUE NOUS ON VAS VOUS METTRE DANS UNE POUBELLE A VOUS TOUS JUSTE APRES UNE PARTIE DE BASEBALL COMME ON SAIT LE FAIRE EN AMERIQUE ET EN EUROPE.<br />
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F
<br /> <br /> Je suppose que c'est un gag.<br /> <br /> <br /> <br />