he is trampling out the vintage where the grapes of wrath are stored

Publié le par Tzvetan Liétard

J’ai proposé Saint Jacques… La Mecque en cinéclub car c’était le seul film de l’institut dans lequel Artus de Penguern joue un rôle important. Je savais que cette histoire de deux frères et une sœur se détestant et devant toucher une héritage me rappellerait les trois frère et que Pascal Légitimus jouerait dans le film, mais je n’ai fait le rapprochement qu’au moment où il est entré dans le bureau du notaire.
Une belle chorégraphie, située vers la fin du film, entre Artus de Penguern et Muriel Robin m’a fait songer que l’acteur en était peut-être l’instigateur.
Le racisme d’un curé espagnol m’a moins perturbé que la violence des Français le traitant de franquiste. C’est parce que je me tiens à carreau lorsque je ne me sens pas chez moi.

La semaine dernière, il y a eu une rétrospective John Ford à la cinémathèque, au programme : vieilles bobines et divx (c’est la Kinoteka). J’aurai appris à repérer d’un film à l’autre des gueules faciles à identifier. Je connaissais déjà Victor McLaglen, Henry Fonda et John Wayne, je connais désormais Ward Bond, Jack Pennick et Jeffrey Hunter. C’est ainsi que j’ai appris l’existence du John Ford Stock Compagny. L’Irlande est omniprésente dans ces films. Un autre motif récurrent, serait the Battle Hymn of the Republic (Glory Glory Alleluia) (dans les fillms avec Ward Bond).

Curieusement, Le mouchard, m’a autant rappelé Hugo Pratt que The Lost Patrol. Cette fois-ci, c’est à l’ambiance de Concerto pour Harpe en Nytroglycérine, une aventure de Corto Maltese. Le film commence comme un film muet, à tel point que lorsque les voix apparaissent, j’ai eu du mal à les croire.

Vers sa destinée est donc un film de procès. Henry Fonda, était taillé pour faire un Lincoln du tonnerre. Conçu comme un Jesse James, il avance avec beaucoup de messages bizarrement coupés des bobines yougoslaves. Impossible de trouver une raison satisfaisante à cet escamotage systématique. The Battle Hymn a donc ici un emploi anachronique puisqu’il a été composé à l’occasion de la guerre civile, située des années après l'histoire ici racontée.

Les Sacrifiés a été le film de guerre des années 40 le plus spectaculaire que j’ai jamais vu. Il avance pourtant lentement. On y retrouve des séquences typiques de films de Ford (dont une chœur de soldats chantant lors d’un repas d’officiers).

C’est donc Le Massacre de Fort Apache qui ouvre la trilogie de la cavalerie (suivi de She wore a yellow ribbon et de Rio Grande). L’emploi de Henry Fonda est étonnant. Il y joue un homme de son âge.

La dernière fanfare semblait volontairement non spectaculaire. La séquence des résultats des élections aux quelles se présentait le personnage de Spencer Tracy m’a semblé tournée sans la moindre volonté d’établir de suspense. AU fur et à mesure que les résultats tombaient, on comprenait simplement vers quel résultat on se dirigeait. J’ai pensé à The Ides of March. Un film prégnant.

 

Saint Jacques… La Mecque, Coline Serreau, 2005

John Ford

     The informer, 1935

     Young Mr. Lincoln, 1939

     They were expandable, 1945

     Fort Apache, 1948

     The last hurrah, 1958

 

Les notices nuancées avec de gros sabots de Georges Sadoul

 

Cette semaine, John Ford (Sean Aloysius O’Fearna) :

(Cape Elizabeth 1er février 1895) Le Monument du cinéma américain: Il a réalisé plus de 125 films. Il débuta en 1920-1930 par une abondante série de westerns d’où se détacha son intéressant Cheval d’acier. Après 1930, il donna coup sur coup la Patrouille perdue, Toute la ville en parle et surtout le Mouchard. Après une mauvaise passe, il s’affirma de nouveau avec La Chevauchée fantastique et les Raisins de la colère. Depuis, solidement assis sur une réputation bien méritée, il multiplia les productions excellant surtout dans les westerns, avec une authenticité un peu routinière. Généreux et paternaliste, tantôt critiquant l’armée et tantôt ultra-militariste, luttant contre les préjugés et leur obéissant, excellent artiste ou bon commerçant, épique et familier, il est, avec son tempérament puissant et ses contradictions, le meilleur continuateur de Thomas Ince. Dans une partie de ses meilleurs films, on put découvrir un thème commun : celui du groupe humain traqué par la mort ou d’inquiétants périls. À ce propos, il déclara à Jean Mitry en 1956 : « Il me semble que c’est pour moi le moyen de confronter des individus. Ce moment tragique leur permet de se définir, de prendre conscience de ce qu’ils sont, de sortir de leur indifférence, de leur inertie, de leur convention, du "quelconque": Trouver l’exceptionnel dans le quelconque, l’héroïsme dans le quotidien, voilà le ressort dramatique qui me convient. Comme de trouver le comique dans la tragédie. » « C’est dans la façon de raconter l’histoire, dans la mise en scène, qu’un cinéaste peut se définir. Les situations ne sont qu’un point de départ. Il faut les dépasser. » Il a dit d’autre part : « Je suis irlandais d’origine, mais de culture western. Ce qui m’intéresse, c’est le folklore de l’Ouest, montrer le réel, presque le documentaire. J’ai été cow-boy. J’aime le plein air, les grands espaces. Le sexe, l’obscénité, les dégénérés, ces choses-là ne m’intéressent pas. » Il a enfin défini ainsi ses servitudes de créateur : « Il existe pour un réalisateur des impératifs commerciaux qu’il est indispensable de respecter. Dans notre profession, un échec artistique n’est rien. Un échec commercial est une condamnation. Le secret, c’est de tourner des films qui plaisent au public et d’arriver pourtant à y introduire sa personnalité. [...] Dans mon œuvre, je ne compte pas dix films où j’ai pu m’accomplir suivant mes goûts et mes affinités, car être son producteur, donc soumis aux distributeurs, ne donne pas une liberté plus grande. » [une liste]

Un net ralentissement dans les années qui précédèrent sa mort, mais un film important :1966 Seven Women (Frontière Chinoise).

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