les autres jours, c´était la graine qu´il allait gagner comme on peut

Publié le par Tzvetan Liétard

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Un jeu théâtral avec une mise en scène et un découpage en plan séquence ou un montage parfois haletant : Les Enfants Terribles, ce n’est pas une synthèse entre Cocteau et Melville, c’est Cocteau multiplié par Melville. On l’avait montré en cinéclub à la fac, dans le cadre d’une rétrospective autour de Cocteau. Des étudiantes avaient présenté Orphée (avec Melville justement, en cameo) alors on a introduit celui-ci dans lequel on retrouve la notion de double duo et l'acteur Edouard Dermithe. Mais c'est Nicole Stéphane qui impressionne le plus.

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Si on laisse de côté la vraisemblance, on aimera the Dead Pool pour des tas de raisons dont cette poursuite en voitures à San Francisco qui renouvelle le genre. Ici, le tueur en série s’apparente à un slasher, mais un slasher n’a pas beaucoup de chance face à Harry Callahan. Quelques séquences du film tournent autour de l’univers des productions de film d’horreur. C’est le seul de la série qui contient d’autres stars (en devenir) que Clint Eastwood avec Liam Neeson et James Carey.

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Je savais qu’il y avait une période classique et une période Peckinpah dans la carrière de Peckinpah. Major Dundee appartient clairement à la deuxième. Je le dis car je ne m’y attendais pas. J’y retrouve beaucoup de motifs (et, je suppose, des lieux de tournages) de Wild Bunch et de Pat Garret & Billy the Kid. On retrouve aussi Warren Oates et James Coburn. Charlton Heston à cheval et avec son cigare évoque bizarrement la Planète des Singes. Au film, des séquences manquent, par exemple la fin annoncée au début qui n’est pas venue. Le film aurait presque pu s’intituler Captain Tyreen étant donnée l’importance du personnage de Richard Harris. Combien de westerns mettent-ils en scène les soldats de Napoléon III au Mexique ? Je connais celui-ci et Vera Cruz.

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On a repensé deux fois au cycle de Giuliano Gemma cette semaine. Dans le précédent jouait Senta Berger, sa partenaire dans Cuanda le donne avevano la code ; le suivant fut réalisé par Duccio Tessari, l’auteur de Una Pistola per Ringo.

New_big-guns.jpgLes Grands fusils confirment l’impression de reconnaître Palermo. Ceci dit, si on me présentait la voie étroite de Montcuq en me disant que c’est Palermo, je m’y tromperais. Production italo-française, distribution internationale franco (Delon, Hanin) – américano (Richard Conte) – helvético (Marc Porel) – italienne (les autres), il fallait bien synchroniser tout ça. La version française est dans une curieuse verve. Roger Hanin parlait exactement comme son imitation dans Derrick contre Superman. C’est une coproduction, mais me film est d’inspiration italienne. Je crois qu’il est plus efficace et moins rance que les productions françaises similaires.

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Regarder The limits of control fut extrêmement réjouissant et relaxant. Une foule de noms aux quels Jim Jarmusch voulait manifestement rendre hommage ont jailli qu’on a trouvé ensuite mentionnés ici et là dans des interviews. J’admire ce film radical et maîtrisé, indé mais pas bricolé. S’il fallait discuter un point, ce serait peut-être la musique additionnelle qui sonne comme une concession à l'indie's touch, même si elle n’est pas désagréable en elle-même.

New_short-cuts-bakery.jpgRobert Altman, dont je n’ai vu que deux films, m’avait paru être mon réalisateur préféré. J’avais vu Magnolia deux ou trois fois quand tu m’as dit que c’était comme un Short Cuts mieux ficelé. J’avais même lus deux recueils de nouvelles de Carver dans la perspective de le regarder. C’était il y a longtemps. Entre temps est devenue publique la rumeur selon laquelle l’éditeur de Carver était au moins autant l‘auteur de ces nouvelles en les coupant afin de leur donner cette spécificité. Quelques séquences du film tournent autour de l’univers des productions de film d’horreur.

 

Les Enfants Terribles, Jean-Pierre Melville, 1950

The Dead Pool, Buddy Van Horn, 1988

Major Dundee, Sam Peckinpah, 1965

Tony Arzento - Big Guns, Duccio Tessari, 1973

The Limits of Control, Jim Jarmusch, 2009

Short Cuts, Robert Altman, 1993

 

Les notices apocryphes de Georges Sadoul

Cette fois-ci, Robert Altman :

(Kansas City 1925) Après le grand succès en 1970 d’un film farce (MASH) sur la guerre de Corée et le violent antimilitarisme de soldats décontractés, qui dut sans doute beaucoup plus de son impact à un scénario corrosif de Ring Lardner Jr qu’à une mise en scène assez molle, Robert Altman, avec plus ou moins de bonheur mais une joyeuse détermination, s’est attaché à « passer au papier verre » l’Amérique et ses mythes. [une liste]

 

Toutes les illustrations sont de Šejma.

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